Dans un article sur le diagnostic des maladies communes du cuir chevelu publié dans le Journal of Investigate Dermatology Symposium Proceedings (JIDSP), on lit que les pellicules touchent près de 50 % de la population.
Le premier conseil que je peux vous donner si vous avez des pellicules, c’est de ne pas vous inquiéter : la moitié de l’humanité vit la même chose que vous ! Ceci étant dit, je comprends aussi que ce soit un poids, ne serait-ce qu’esthétiquement parlant.
Dans cet article, je vous explique tout ce que vous devez savoir sur les pellicules, d’où elles viennent, mais surtout comment les traiter afin d’éviter de provoquer (dans le pire des cas) une perte de cheveux.
Je vous rassure tout de suite : NON, les pellicules n’entraînent pas directement la calvitie. Par contre, elles peuvent cacher d’autres problèmes qui aggravent le phénomène… Ce qui n’arrivera pas si vous consultez votre médecin !
Sommaire
- Focus sur les pellicules
- Les pellicules, c’est quoi au juste ?
- D’où viennent les pellicules ?
- Quels sont les symptômes des pellicules ?
- Pellicules vs autres maladies, la différence
- Les pellicules peuvent-elles causer la perte de cheveux ?
- Traiter les pellicules, mode d’emploi
- Le point sur les traitements
- Faire en sorte que les pellicules n’aggravent pas la calvitie
Focus sur les pellicules
Les pellicules, c’est quoi au juste ?
Les pellicules sont une affection qui prend la forme de petits fragments – on les appelle aussi des squames – blanchâtres ou jaunâtres qui se détachent du cuir chevelu.
Ces squames se disséminent dans les cheveux, et atterrissent parfois sur les épaules, soit au fur et à mesure de la journée, soit au moment du brossage… Si vous en avez, vous le savez : c’est très désagréable parce que ça se voit !
Comme l’explique l’article du JDSP cité plus haut, ces pellicules peuvent apparaître chez les hommes comme chez les femmes, à partir de 15 ans (rarement avant l’adolescence) et jusqu’à 50 ans.
J’en parlais en introduction, mais il s’agit d’une maladie très commune, dont les symptômes varient d’une personne à l’autre… Et qui – je préfère préciser – n’a rien à voir avec le niveau d’hygiène corporelle.
D’où viennent les pellicules ?
Tout comme la dermite séborrhéique, les pellicules semblent être causées par une prolifération de levures Malassezia, un champignon unicellulaire présent de manière naturelle sur la peau.
Je dis “semblent”, parce que jusqu’ici, les scientifiques n’ont pas réussi à établir un lien entre ce champignon et l’apparition des pellicules… Mais leur présence est l’explication la plus répandue à cette maladie de peau – voir cet article sur le lien entre Malassezia et pellicules.
Le problème des levures Malassezia quand elles sont en trop grande quantité sur l’épiderme, c’est qu’elles provoquent une réaction inflammatoire. Des rougeurs apparaissent, puis des pellicules, signe d’un renouvellement du cuir chevelu trop rapide.
Quels sont les symptômes des pellicules ?
L’apparition de squames sur le cuir chevelu et dans la chevelure constitue elle-même un premier symptôme… Mais ce n’est malheureusement pas le seul !
Quand on a des pellicules, on peut aussi ressentir :
- Des démangeaisons plus ou moins intenses au niveau du cuir chevelu ;
- Ou une sensation de douleur au niveau du cuir chevelu, parfois accompagnée de picotements.
Dans le pire des cas, des plaques rouges peuvent également faire leur apparition, signe que les pellicules sont peut-être en train d’évoluer en dermite séborrhéique… Je vous explique la différence entre les deux affections ci-dessous.
Pellicules vs autres maladies, la différence
Pas facile de déterminer si l’on a “juste” des pellicules, ou une autre maladie. Globalement, les symptômes sont les mêmes que ceux de la dermite séborrhéique quand elle est bénigne et que c’est le début de la poussée.
Si vous observez des plaques rouges sur vos tempes et votre cuir chevelu, que ce dernier est gras et produit des squames en quantité inhabituelle qui forment carrément un casque sur votre crâne, c’est qu’il s’agit probablement d’une dermite séborrhéique.
Par ailleurs, d’autres maladies provoquent des démangeaisons, des rougeurs et des squames qui se détachent du cuir chevelu. On pense notamment au psoriasis, causé par un dérèglement immunitaire.
Dans le cas du psoriasis, la peau est plus sèche que quand il s’agit de pellicules, les démangeaisons ressenties peuvent atteindre un niveau extrême, et la couleur des squames tire vers l’argenté.
Si vous observez des symptômes qui vous semblent dépasser le stade des “simples” pellicules (je mets des guillemets parce que ce n’est jamais agréable d’avoir des pellicules), n’hésitez pas à consulter votre médecin pour obtenir un traitement adapté.
Les pellicules peuvent-elles causer la perte de cheveux ?
Je vous le disais en introduction : les pellicules ne causent pas directement la perte de cheveux.
Rassurez-vous, ce n’est pas parce que vous avez quelques pellicules que vous allez forcément souffrir d’alopécie androgénétique…
Par contre, le fait de vous gratter à outrance pour soulager les démangeaisons peut provoquer la miniaturisation des cheveux, qui est l’étape juste avant leur chute.
Concrètement, vos cheveux deviennent très fins parce que vos follicules – les cavités dans lesquelles ils poussent – sont abîmés à force de grattage. Si vous perdez déjà vos cheveux, vous risquez aussi d’accentuer le phénomène.
Pour résumer, pas de panique : vous n’allez pas perdre vos cheveux à la première pellicule. Par contre, mieux vaut endiguer le phénomène avant que ça ne vous démange au point que vos cheveux se miniaturisent ou que votre calvitie ne s’aggrave.
Traiter les pellicules, mode d’emploi
Endiguer le phénomène, d’accord. Mais comment ? Je vous donne ici tous mes conseils pour faire disparaître vos pellicules.
Le point sur les traitements
Plusieurs traitements ont prouvé leur efficacité en matière d’élimination des pellicules. On pense notamment aux crèmes et shampoings antipelliculaires à appliquer en local.
S’ils sont efficaces, c’est parce qu’ils contiennent l’un de ces ingrédients, généralement une substance antimycosique qui va empêcher la prolifération des levures Malassezia. Parmi elles, on compte :
- Le kétoconazole, qui permettrait non seulement de traiter les pellicules, mais également de ralentir la perte de cheveux comme le montre cette étude sur les effets du kétoconazole topique et du Minoxidil sur la croissance des cheveux ;
- Le pyrithione de zinc, dont l’efficacité est démontrée dans cet article sur l’efficacité des shampoings au pyrithione de zinc dans le contrôle des pellicules ;
- Et l’acide salicylique, utilisée pour soigner toutes sortes d’affections cutanées, comme on le lit dans cet examen de l’acide salicylique, utilisé en tant qu’agent de peeling.
Si vous utilisez un produit médicamenteux à base d’une de ces substances, pensez à bien hydrater votre cuir chevelu avec de l’huile de jojoba ou de l’huile de coco, afin que les effets de votre shampoing ou de votre crème n’assèchent pas votre cuir chevelu.
Le conseil Monsieur cheveux
Pour choisir un bon shampoing antipelliculaire, fuyez les supermarchés ! Je sais, ça fait un peu snob dit comme ça… Mais c’est en pharmacie ou sur les sites spécialisés que vous trouverez des produits vraiment efficaces, pas dans les rayons du Auchan.
Demandez plutôt conseil à votre médecin : il saura vous prescrire un shampoing vraiment adapté.
Faire en sorte que les pellicules n’aggravent pas la calvitie
Pour éviter d’en arriver au point où les pellicules vous démangent tellement que vous aggravez votre perte de cheveux, mon conseil numéro 1 est… De consulter un médecin !
Je le répète souvent, mais il faut être à l’écoute des signaux envoyés par votre peau. Si vous constatez des symptômes inhabituels ou gênants dans votre vie quotidienne, n’attendez pas que la situation dégénère pour consulter.
De même, traitez le problème avec le même sérieux que vous traiteriez une grippe : utilisez des produits adaptés et vraiment efficaces conseillés par un professionnel – votre médecin –, et suivez à la lettre la prescription (la fréquence d’utilisation par exemple).
Essayer au maximum d’éviter l’application de produits coiffants sur vos cheveux. Je sais, utiliser du gel ou de la mousse pour se coiffer, c’est tentant… D’autant plus quand c’est une habitude.
Mais si votre cuir chevelu est déjà irrité par le grattage, vous risquez d’accentuer le phénomène car les produits coiffants contiennent de l’alcool ou d’autres ingrédients susceptibles d’étouffer les follicules.
Pour résumer, ne vous affolez pas si vous voyez apparaître quelques pellicules sur vos cheveux ou vos épaules. Il n’y a pas mort d’homme ni risque immédiat de calvitie.
Par contre, n’hésitez pas à consulter assez rapidement : cela vous permettra de traiter le problème, et d’éviter ainsi de contribuer à la miniaturisation ou à la perte de vos cheveux en vous grattant.
Si vous avez une calvitie bien avancée en revanche, c’est qu’il est peut-être temps d’envisager une greffe. Je vous conseille de booker un entretien conseil avec l’un de nos experts capillaires pour en discuter, vous pourrez lui poser toutes vos questions !